jeudi 12 décembre 2013

A Touch of Sin : un portrait acerbe de la société chinoise

Sorti ce mercredi, a Touch of Sin ne fait pas partie des blockbusters, mais il  a été particulièrement bien accueilli par la critique. Avant cela, il avait reçu d'élogieuses critiques au festival de Cannes où il était en compétition.



Synopsis du film :

Dahai (qui apparaît sur l'affiche officielle du film), mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action.
San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client.
Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes.
Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.

Xiaoyu, victime de violences
Mon avis :

Ce film est très particulier à regarder, et à comprendre, surtout pour quelqu'un qui a l'habitude du cinéma occidental.
Je ne suis pas une professionnelle du cinéma asiatique, mais j'ai eu l'occasion de voir de très beaux films asiatiques, et dès que j'en ai l'occasion, je vais voir des films quelque soit leur nationalité. C'est souvent une véritable belle découverte pour moi.
Je vous avoue qu'avec A touch of Sin, j'ai été très déstabilisée, par tout, et j'ai eu du mal à " entrer " dans le film.
L'intrigue, est parfois difficile à comprendre, car tout est suggéré. Les mots sont rares, au final. 
4 histoires sans lien évident nous sont narrées (j'ai une petite préférence pour l'histoire de Xiaohui). Cela m'a un peu rappelé le film Shokuzhaï dont l'intrigue était également construite autour de 4 histoires, mais cette fois liées. 

San’er, un travailleur migrant fasciné par son arme à feu

Les thèmes choisis sont très forts. 
Il s'agit d'un portrait acerbe (et réaliste?) de la société chinoise. Le film a d'ailleurs été interdit de diffusion en Chine. Il ne pourra être vu en Chine qu'en DVD pirates.
On y découvre : la corruption, la violence, la précarité des travailleurs, un rapport assez particulier (machiste) des hommes vis à vis des femmes.... Certaines scènes sont parfois insoutenables (violence physique et psychologique). 
Je crois donc que ce film est destiné à un public averti : amateur de blockbusters américains, peu attiré par les films d'auteur : passez votre chemin!
 
La bande annonce :


Pour aller plus loin :

A Touch of Sin a fait beaucoup de bruit, cette semaine, dans la presse, quelques pistes de lecture " en vrac " :
- Le Monde : " A touch of Sin : la révolte des laissés-pour-compte chinois " par Franck Nouchi, le 10/12/2013.
- Les Inrocks : " A touch of Sin : un chef-d’œuvre ", par Jean-Baptiste Morain, le 10/12/2013.
- Telerama :  " A touch of Sin, de Jia Zhang Ke, une vraie claque ", par Samuel Douhaire, le 11/12/2013.

Xiaohui, travailleur précaire

1 commentaire:

  1. Merci pour cette chronique complète et très intéressante ! Tu as compléter ton profil c'est cool :)

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